Jacques Berland - Eloge d'un petit maître

Né en 1918, Jacques Berland connut la gloire en 1955, quand il fut appelé par la galerie Charpentier pour représenter l’École de Paris, aux côtés de Picasso, Buffet, Utrillo, Van Dongen, Vlaminck, Staël, Bazaine, Manessier et Vasarely. Que faisait ce fils d’agriculteur du Perche en si remarquable compagnie ? Tout simplement son métier de jeune artiste passionné depuis toujours par l’histoire de la peinture. D’ailleurs, il avait longtemps rêvé de concourir pour le Prix de Rome. Mais il avait été happé à 19 ans par la Deuxième Guerre mondiale. Cinq ans prisonnier dans un camp en Allemagne, jusqu’en mai 1945... À son retour, il reprend sa palette et ses pinceaux, puis commence à exposer à partir de 1950, à Paris, où il est repéré par François Depret, l’un des critiques d’art du Monde, qui loue son travail « fort et sombre comme la glèbe ». Suivent les premières bourses, les premières récompenses. En 1953, il est retenu comme pensionnaire de la prestigieuse Casa Vélasquez. Il fut aussi reçu à la Maison Descartes d’Amsterdam en 1957. Une carrière que ce polyglotte poursuivit jusqu’en 1962, date à laquelle il devint conférencier pour les musées nationaux.
Au début des années 2000, la conservatrice Françoise Lécuyer-Champagne redécouvrit son œuvre. Ce fut le début d’un long travail qui permit à Jacques Berland, décédé en 1999, d’être consacré par une première grande rétrospective au musée de Nogent-le-Rotrou. C’est désormais au tour du Centre Cristel Éditeur d’Art, à Saint-Malo, d’exposer ce peintre au talent enfin reconnu. 40 tableaux et 10 dessins à la sanguine y seront accrochés jusqu’au 18 mars 2023.
Cette exposition est aussi le moment choisi par le Centre Cristel Éditeur d’Art pour la présentation exceptionnelle de deux œuvres inédites de Paul Signac sur Saint-Malo. Deux aquarelles jamais vues, précieusement conservées dans une collection depuis près d’un siècle.

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